Harcèlement sexiste et sexuel
Au sens large, le harcèlement est une forme de violence verbale, physique ou psychologique, caractérisée par son aspect répétitif.
On parle de harcèlement sexiste et sexuel quand il est lié à des comportements à connotation sexuelle ou basés sur le sexe : avances répétitives, regards insistants, commentaires grossiers à connotation sexuelle, etc. Dans le cadre du harcèlement sexiste et sexuel, un seul acte suffit, il n’est pas nécessaire que les faits soient répétés. Un seul acte peut être considéré comme du harcèlement sexuel.
L’agression sexiste et sexuelle peut entrainer des conséquences durables sur les victimes. Il est donc important de se tourner vers les services spécialisés. Ils sont là pour proposer leur aide, leur accompagnement et leurs conseils.
Le harcèlement sexiste et sexuel. De quoi parle-t-on ?
Le harcèlement sexuel est constitué de propos ou comportements à connotation sexuelle qui créent un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant et qui portent atteinte à la dignité de la personne qui en est la cible.
Un seul acte peut être considéré comme du harcèlement sexuel.
Dans certains cas, on parle de harcèlement discriminatoire quand le motif du harcèlement est basé sur un critère de discrimination tel que le sexe, l’identité et l’expression de genre, l’orientation sexuelle, la prétendue race, l'origine ethnique, la religion, ou toute autre caractéristique définie par les législations anti-discrimination.
Ces violences peuvent se manifester dans divers domaines de la vie quotidienne :
- les espaces publics
- en ligne, on parle alors de cyberharcèlement
- le lieu de travail
- les établissements scolaires
- les loisirs.
Victime de harcèlement sexiste ou sexuel, que faire ?
Le harcèlement sexiste et sexuel peut entrainer des conséquences durables. Il est toujours temps d’en parler et de demander de l’aide.
Après avoir vécu de telles situations ou quand on se pose des questions, il est recommandé d’en parler à des personnes de confiance : médecin, proche, ami ou amie, éducateur ou éducatrice, personne de confiance sur son lieu de travail,…
On peut aussi en parler par téléphone ou tchat (gratuit et anonyme)
Les lignes d’écoute, d’information et d’orientation sont disponibles pour
- écouter et aider à « vider son sac »
- aider à y voir plus clair
- répondre aux questions
- informer sur les droits
- orienter vers des services spécialisés
Même si les faits se sont déroulés il y a longtemps, il est toujours temps de demander de l’aide. Des services spécialisés sont là pour ça. On peut les contacter pour obtenir conseils et accompagnement.
Bon à savoir
La cible du harcèlement n’est jamais responsable de ce qui lui arrive ! Il n’y a que le ou les auteurs du harcèlement qui sont responsables.
La victime ne doit jamais s’en vouloir d’avoir eu une certaine réaction, ou de ne pas avoir réagi.
Trouver d’autres informations et conseils lorsque l’on est victime de harcèlement au travail, à l’école ou dans l’enseignement supérieur ou encore dans l’espace public.
Le harcèlement sexiste et sexuel au travail
Sur le lieu de travail, le harcèlement sexiste et sexuel peut prendre des formes très différentes, par exemple :
- Un collègue fait des remarques à caractère sexuel ou suggestives sur l’apparence, les vêtements ou le corps
- Un collègue, par exemple un supérieur hiérarchique, propose des rendez-vous ou des relations sexuelles malgré des refus
- Un collègue ou un supérieur hiérarchique se permet, sans accord de :
- toucher la personne : tapes sur l’épaule, frôlements…
- pincer ses fesses
- étreindre la personne de manière forcée
- Un collègue envoie des messages, e-mails ou images à caractère sexuel sans aucun accord préalable
- Un supérieur menace de licenciement ou de rétrogradation si l’autre ne se soumet pas à ses avances ou à d'autres demandes
- Un collègue ou un supérieur fait des remarques sexistes comme « elle n’est pas facile aujourd’hui, elle doit avoir ses règles », « tu es belle quand tu le fâches », « demain, mets un décolleté, on a un contrat à signer ! »
Victime de harcèlement sexiste ou sexuel au travail, que faire ?
Voici quelques pistes d’aide en cas de harcèlement sexuel et sexiste au travail :
En parler à l’entourage : proches, collègues, responsable…
Interpeler directement la personne si on se sent à l’aise et en sécurité (par rapport à soi, à son emploi, à son environnement de travail…): «arrêtez de me regarder comme ça », « vous me touchez la cuisse, enlevez votre main… », « ce que vous faites, c’est du harcèlement »
Contacter une personne de confiance ou un conseiller ou une conseillère en prévention ou votre/un syndicat. Ces personnes sont formées pour aider les victimes et peuvent initier des procédures formelles si la victime le souhaite.
Parler à la direction
Informer la direction ou le service des ressources humaines et utiliser les procédures internes existantes.
Contacter l'Inspection médicale du travail
L'Inspection médicale du travail peut être saisie pour évaluer la situation et proposer des mesures afin de mettre fin au harcèlement. Elle peut également intervenir pour protéger la santé des travailleuses et travailleurs et prévenir les risques psychosociaux liés au harcèlement.
Porter plainte
Les démarches internes ne suffisent pas ?
Une plainte peut être déposée directement à l'inspection du travail ou dans un commissariat de police avec le soutien d’un Service d’assistance policière aux victimes.
D’autres services sont aussi disponibles pour accompagner les personnes dans toutes ces démarches.
Signaler la situation auprès de services externes
- Institut pour l’égalité des femmes et des hommes (IEFH)
- 0800 12 800 (lundi, mardi, jeudi, vendredi de 9 à 12 heures et le mercredi de 13 à 16 heures)
- On peut y signaler les faits au moyen d’un formulaire en ligne
- L’IEFH informe gratuitement les victimes de harcèlement discriminatoire sur la base de critères dits « protégés » par la loi comme le sexe, l’identité ou l’expression de genre
- L’IEFH peut aussi entamer des démarches en justice
- UNIA
- 0800 12 800 (lundi, mardi, jeudi, vendredi de 9 à 12 heures et le mercredi de 13 à 16 heures)
- On peut y signaler les faits au moyen d’un formulaire en ligne
- UNIA informe gratuitement les victimes de harcèlement discriminatoire sur la base d’autres critères dits « protégés » par la loi comme l’orientation sexuelle
- UNIA peut aussi entamer des démarches en justice
Bon à savoir
La victime est protégée dès que son employeur est informé de la plainte formelle ou informelle ou du signalement. Il est explicitement interdit à l’employeur de procéder à un licenciement ou de prendre d'autres mesures préjudiciables en lien avec la plainte.
Le harcèlement sexiste ou sexuel à l’école ou dans l’enseignement supérieur
Le harcèlement sexuel dans le domaine de l’enseignement est défini dans un décret de la Fédération Wallonie Bruxelles comme : “toute forme de comportement verbal, non verbal ou corporel de nature sexuelle, se manifestant dans le domaine de l'enseignement, dont celui qui s'en rend coupable, sait ou devrait savoir, qu'il affecte la dignité de femmes et d'hommes sur les lieux où est prodigué cet enseignement”.
À l’école ou dans l’enseignement, le harcèlement sexiste et sexuel peut prendre de nombreuses formes, par exemple :
- Un enseignant, un étudiant fait des remarques à caractère sexuel ou suggestives sur l’apparence, les vêtements, le corps
- Un collègue, un maitre de stage fait des propositions de rendez-vous ou de relations sexuelles, malgré des refus
- Un collègue, un maitre de stage provoque des frôlements, des étreintes forcées…
- Un enseignant, un membre du personnel menace d’échec si on ne se soumet pas à ses avances ou à ses autres demandes. Il s’agira par exemple de refuser de valider un stage ou un mémoire
- Faire face à un environnement scolaire hostile à cause de moqueries et de harcèlement de la part d’élèves en raison de son sexe, son identité ou son expression de genre, ou de son orientation sexuelle
- Faire face à des remarques sexistes durant les cours ou dans d'autres contextes scolaires ou estudiantins de la part d’un enseignant, d’un élève ou d’un étudiant : « fais attention à ta tenue, tu distrais les garçons », « les filles sont trop émotives pour gérer ce genre débat »
Lorsque le harcèlement sexiste ou sexuel se passe en ligne, on parle de cyberviolences ou de cyberharcèlement.
En savoir plus sur la lutte contre le harcèlement scolaire et académique.
Victime de harcèlement sexiste ou sexuel dans l’enseignement, que faire ?
Pour les victimes de harcèlement sexiste et sexuel à l’école, à l’université ou dans tout lieu d’enseignement, il existe différentes façons d’obtenir de l’aide :
En parler
- à l’entourage : parents, amis et amies, proches
- à un adulte de confiance au sein de l’école ou de l’établissement : professeure ou professeur, éducateur ou éducatrice, direction…
- au centre PMS de l’école
- au service de médiation de la Fédération Wallonie Bruxelles : ce service de médiation scolaire intervient dans l'enseignement ordinaire et spécialisé, tous réseaux confondus,
- à des associations spécialisées
- à la personne de contact désignée au sein de l’établissement d’enseignement supérieur concerné : cette personne est désignée pour informer adéquatement les victimes, les auteurs et les témoins sur les législations et les services d’aide qui existent et sont mis à leur disposition.
Contacter les services d’écoute
- Services spécifiques pour les jeunes
- 103, ligne téléphonique du Service Ecoute-Enfants pour les jeunes en souffrance disponible 7 jours/7 de 10 à 24 heures
- 02/514.41.11, Service H disponible du lundi au vendredi de 9 à 18 heures. Ce service d’écoute spécialisé dans le harcèlement scolaire est également accessible par tchat.
- Services ouverts à toutes et tous
- 107, ligne d’écoute pour les personnes en situation de crise sociale, morale ou psychologique accessible 7 jours/7 et 24 heures/24
- 0800 32 123, ligne d’écoute SOS Suicide disponible 7 jours/7 et 24 heures/24
- 0800 95 580, « Ecoute école» disponible du lundi au vendredi de 09h à 16h (accessibles aux élèves majeurs, proches, témoins)
Signaler la situation de harcèlement au sein de l’établissement
Se renseigner sur les procédures mises en place pour signaler les cas de harcèlement.
Signaler la situation auprès de services externes
- Institut pour l’égalité des femmes et des hommes (IEFH)
- 0800 12 800 (lundi, mardi, jeudi, vendredi de 9 à 12 heures et le mercredi de 13 à 16 heures)
- On peut y signaler les faits au moyen d’un formulaire en ligne
- L’IEFH informe gratuitement les victimes de harcèlement discriminatoire sur la base de critères dits « protégés » par la loi comme le sexe, l’identité ou l’expression de genre
- L’IEFH peut aussi entamer des démarches en justice
- UNIA
- 0800 12 800 (lundi, mardi, jeudi, vendredi de 9 à 12 heures et le mercredi de 13 à 16 heures)
- On peut y signaler les faits au moyen d’un formulaire en ligne
- UNIA informe gratuitement les victimes de harcèlement discriminatoire sur la base d’autres critères dits « protégés » par la loi comme l’orientation sexuelle
- UNIA peut aussi entamer des démarches en justice
Porter plainte
Une plainte peut être déposée directement dans un commissariat de police avec le soutien d’un Service d’assistance policière aux victimes.
D’autres services sont aussi disponibles pour accompagner les personnes dans toutes ces démarches.
Le harcèlement sexiste et sexuel dans l’espace public
Les situations de harcèlement sexuel et sexiste dans l’espace public sont nombreuses :
- sifflements
- regards insistants
- grossièreté à caractère sexuel
- traque furtive, appelée aussi « stalking »
- interpellations sexistes…
Lorsqu’on est victime de contacts physiques forcés dans le métro, dans le train, dans une foule, d’exhibitionnisme, d’attouchement, on parle d’atteinte à l’intégrité sexuelle.
Quelles formes peut prendre le harcèlement sexiste et sexuel dans l’espace public ?
Le harcèlement sexiste et sexuel dans l’espace public peut prendre de nombreuses formes, par exemple :
- Dans la rue, une personne siffle ou en interpelle une autre de manière déplacée
- Une personne fait des commentaires sexistes comme : "Tu serais plus jolie si tu souriais", "Les femmes devraient rester à la maison", ou "Avec un corps comme le tien, c’est du gâchis de te couvrir"
- Une personne profère des remarques à caractère sexuel ou suggestives à l’égard d’une autre, en utilisant des termes dégradants, vulgaires ou insultants, souvent en relation avec l’apparence ou le sexe. Par exemple ? "Tu cherches à attirer l’attention habillée comme ça ?" ou "Tu dois aimer ça, non ?"
- Une personne en touche une autre sans son consentement, par exemple en la frôlant volontairement ou en l’attrapant
- Une personne adresse à une autre des gestes obscènes, comme des mouvements suggestifs ou des signes vulgaires
- Une personne fait des avances insistantes à une autre, même après que celle-ci ait clairement refusé
- Une personne bloque le chemin d’une autre ou l’empêche d’avancer librement, l’obligeant à contourner ou la coinçant.
Bon à savoir
Lorsque le harcèlement sexiste ou sexuel se passe en ligne, on parle aussi de cyberviolences ou de cyberharcèlement.
En Belgique, une loi interdit le sexisme dans l’espace public et le harcèlement sexuel commis en rue. Elle a été baptisée « loi sexisme ».
Victime de harcèlement sexiste et sexuel dans l’espace public? Que faire?
Victime de harcèlement sexiste et sexuel en ligne ?
L’ espace public, c’est aussi en ligne. Quand les violences subies se font en ligne, on parle de cyberviolences ou de cyberharcèlement. Il peut s’agir d’usurpation d’identité, de diffusion d’informations privées, de messages d’insultes, de menaces, de rumeurs, de diffusion d’images intimes sans le consentement de la personne prise en photo ou filmée,…
Trouver plus d’ informations et conseils sur les cyberviolences sexistes et sexuelles.
Victimes de harcèlement sexiste et sexuel dans l’espace public ? Des pistes pour réagir !
Chercher de l’aide
Essayez d’attirer l’attention de personnes autour de vous ou de demander de l’aide directement.
Alerter les secours
- En formant le 101 ou le 112
- En utilisant l’application App-Elles. Cette application gratuite permet aux femmes et filles victimes de violences et de harcèlement en rue d’alerter rapidement leurs proches et/ou la police en cas d’agression.
Comment ? Grâce à un système de géolocalisation, à l’accès à l’audio du téléphone en direct pour entendre ce qui se passe. App-Elles fournit également des numéros d’aide et des sites utiles pour les victimes de harcèlement et leurs proches
Télécharger App-Elles via l’application APPLE
Télécharger App-Elles via l'application GOOGLE PLAY
Ignorer ou éviter
Selon la situation, il est parfois possible d’ignorer l’harceleur :
- essayez de faire diversion en abordant un sujet anodin avec une autre personne,
- quitteZ les lieux en entrant, par exemple, dans un magasin.
Exprimer sa désapprobation
Quand on se sent à l’aise et en sécurité, on peut interpeller directement l’agresseur :
- «arrêtez de me siffler, de me regarder comme ça » « vous me touchez la cuisse, enlevez votre main… » « ce que vous faites, c’est du harcèlement »
- ou adopter un langage corporel défensif : soutenir le regard ou l’éviter…
- Et pourquoi pas suivre des cours d’auto-défense verbale et physique pour renforcer sa capacité à réagir face au harcèlement ?
Récolter des preuves
Si possible, essayez de récolter des preuves : vidéo, enregistrement audio…
Porter plainte
Une plainte peut être déposée directement dans un commissariat de police avec le soutien d’un Service d’assistance policière aux victimes. D’autres services sont aussi disponibles pour accompagner les personnes dans toutes ces démarches.
Signaler la situation auprès de services externes
Institut pour l’égalité des femmes et des hommes (IEFH)
- 0800 12 800 (lundi, mardi, jeudi, vendredi de 9 à 12 heures et le mercredi de 13 à 16 heures)
- On peut y signaler les faits au moyen d’un formulaire en ligne
- L’IEFH informe gratuitement les victimes de harcèlement discriminatoire sur la base de critères dits « protégés » par la loi comme le sexe, l’identité ou l’expression de genre
- L’IEFH peut aussi entamer des démarches en justice
- 0800 12 800 (lundi, mardi, jeudi, vendredi de 9 à 12 heures et le mercredi de 13 à 16 heures)
- On peut y signaler les faits au moyen d’un formulaire en ligne
- UNIA informe gratuitement les victimes de harcèlement discriminatoire sur la base d’autres critères dits « protégés » par la loi comme l’orientation sexuelle
- UNIA peut aussi entamer des démarches en justice
Bon à savoir
La cible du harcèlement n’est jamais responsable de ce qui lui arrive !
Plusieurs associations spécialisées proposent gratuitement un soutien et un accompagnement aux victimes de harcèlement sexiste et sexuel ainsi qu’à leurs proches.
D’autres informations utiles se trouvent sur victimes.cfwb.be
Législation
Ce que dit la loi ?
En Belgique, insultes publiques, gestes obscènes, remarques dégradantes, stéréotypes sexistes (y compris en ligne), ainsi que la diffusion de contenus sexuels sans consentement, sont punissables par la loi.
Les actes de harcèlement sexiste ou sexuel sont punissables sur la base de différentes dispositions. Les sanctions varient en fonction du contexte et de la gravité de l'infraction.
Des lois spécifiques existent pour combattre le harcèlement moral et physique, tant dans le secteur professionnel que dans l’espace public.
Harcèlement moral
Comportement répété et ayant pour but ou pour effet de dégrader les conditions de vie d’une personne, causant un dommage psychique ou physique (article 442bis du Code pénal).
Ce type de harcèlement peut être punie d'une peine d'emprisonnement et/ou d'une amende.
L’auteur ou l’auteure peut faire l’objet de poursuites en justice même si aucune plainte n’a été déposée par la victime.
Harcèlement scolaire ou dans l’enseignement
Il n’existe pas de disposition, mais l’article 442 bis qui sanctionne les comportements harcelants de manière générale ou encore ceux condamnant les violences sexuelles, pourra s’appliquer ainsi que les dispositions générales concernant la responsabilité extracontractuelle (Code civil).
- Pour que ces articles s’appliquent, il est cependant nécessaire que la personne qui harcèle soit majeure (+ de 18 ans).
- Si elle est mineure, ce sera au Tribunal de la jeunesse d’adopter des mesures pour la réprimander.
D’autres textes légaux balisent le terrain comme :
- L'article 8 du décret Missions qui précise que les Pouvoirs organisateurs doivent veiller à ce que chaque établissement « éduque au respect des convictions de chacun, au devoir de proscrire la violence tant morale que physique (…) et mette en place des pratiques démocratiques de citoyenneté responsable au sein de l’école ».
- Le décret relatif aux enfants victimes de maltraitance spécifie, lui, que « compte tenu de sa mission et de sa capacité à agir, l’intervenant (dans l’éducation, la guidance psycho-médico-sociale, l’encadrement…) est tenu d’apporter aide et protection à l’enfant victime de maltraitance ou à celui chez qui sont suspectés de tels mauvais traitements ».
- Enfin, un arrêté du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles daté de 2008 le précise : « tous les règlements d’ordre intérieur doivent désormais mentionner clairement les sanctions et les mesures prévues à l’encontre de faits de violences tels que les coups et blessures, le racket, les actes de violence sexuelle et le fait d’exercer sciemment et de manière répétée sur un autre élève (…) une pression psychologique insupportable, par menaces, insultes, injures, calomnies ou diffamation ». Ces actes doivent être signalés au CPMS.
- Depuis 2021, des circulaires relatives à la “Prévention et lutte contre le harcèlement, les discriminations et les violences sexuelles au sein des établissements de l'enseignement supérieur et de l'enseignement de promotion sociale” présentent le cadre légal et précisent les missions des établissements face à des situations de harcèlement.
Consulter la circulaire
Sexisme dans l'espace public
La loi tendant à lutter contre le sexisme dans l’espace public de 2014, appelée « loi sexisme » vise les actes de mépris fondés sur le sexe, commis dans des circonstances publiques (physique ou en ligne) et les peines peuvent aller d’un mois à 1 an de prison et/ou de 50 à 1000 euros d’amende.
Cette loi définit le sexisme comme suit : “Pour l'application de la présente loi, le sexisme s'entend de tout geste ou comportement qui, dans les circonstances visées à l'article 444 du Code pénal, a manifestement pour objet d'exprimer un mépris à l'égard d'une personne, en raison de son appartenance sexuelle, ou de la considérer, pour la même raison, comme inférieure ou comme réduite essentiellement à sa dimension sexuelle et qui entraîne une atteinte grave à sa dignité” (article 2 de la loi de 2014).
Pour que le juge détermine qu’il y a une atteinte grave à la dignité de la personne, le geste ou le comportement doit présenter plusieurs caractéristiques, notamment :
- Avoir lieu publiquement : les circonstances publiques ne se limitent pas à la rue, mais pointent aussi les faits commis en présence d’autres personnes, en ce compris les réseaux sociaux, les espaces de gaming, les forums de discussion, etc.
- Être volontairement méprisant : L’auteur doit avoir agi volontairement pour nuire, il a eu l’intention d’humilier ou de mépriser la ou les personnes.
- Cibler une personne identifiable : Les actes visaient une ou plusieurs personnes clairement identifiables (ce qui exclut les publicités sexistes du champ de la loi).
- N'exige pas de plainte
Ce qui signifie que les actes physiques (gestes méprisants, crachat, filature, etc), les actes verbaux (insultes, propos méprisants ou réducteurs, etc) ou encore tout autre comportement (refus de parler à une femme, publication d’une photo, etc) peuvent constituer un acte de sexisme réprimé par la loi.
Harcèlement au travail
Toute personne qui, en entrant en contact avec des travailleurs et travailleuses dans le cadre de leur activité, commet un acte de violence ou de harcèlement moral ou sexuel au travail s'expose à une sanction.
La peine encourue peut aller de 6 mois à 3 ans de prison et/ou une amende pénale de 600 à 6000 euros, ou une amende administrative de 300 à 3500 euros (article 119 du Code pénal social).
Que peut faire une personne victime de harcèlement au travail ?
Si la procédure interne mise en place par l’employeur s’avère insuffisante ou inadaptée, notamment en cas de faits graves (par exemple : harcèlement, coups, blessures, tentative de viol, etc.), la victime peut directement s’adresser à l’auditorat du travail ou à la police.
Les obligations de l’employeur
La loi du 4 août 1996 relative au bien-être des travailleurs impose à l’employeur de mettre en place des mesures de prévention contre le harcèlement et de développer un mécanisme de plainte interne comme :
- Réaliser une analyse de l’ensemble des risques pour la santé et la sécurité au travail, y compris les risques de violence et de harcèlement moral ou sexuel au travail ;
- Garantir l’accès à un conseiller ou une conseillère en prévention spécialisé dans les aspects psychosociaux du travail et à une ou plusieurs personne(s) de confiance si l’employeur en a désigné une ;
Ces intervenants et intervenantes spécialisés ont pour mission de mettre en œuvre la procédure interne mise en place au sein de l’entreprise. Étant soumis au secret professionnel, ils et elles sont aussi disponibles pour écouter la victime en totale confidentialité.
Si celle-ci en fait la demande, la personne en charge du conseil en prévention intervient de manière informelle soit auprès de la personne mise en cause, soit auprès de la hiérarchie ou de toute autre personne désignée par la personne harcelée.
Si celle-ci choisit la voie formelle, le conseiller ou la conseillère en prévention réalise une analyse de la situation vécue et transmet à l’employeur un rapport avec des recommandations pour écarter le danger (par exemple éloigner l’auteur ou l’autrice), limiter les dommages sur la victime et prévenir la répétition.
Protection des victimes contre les représailles
La loi dite “loi des représailles” protège à la fois les personnes qui ont elles-mêmes été victimes d'une forme de discrimination, mais aussi celles et ceux qui en ont été témoins ou qui apportent de l’aide à la victime.
Les personnes qui dénoncent, témoignent ou signalent un comportement transgressif (que ce soit par écrit, par téléphone ou oralement) bénéficient d'une protection contre les éventuelles représailles pendant 12 mois (un licenciement par exemple).
Plus d'info sur : https://igvm-iefh.belgium.be/fr/themes/discrimination/represailles
FAQ
Questions fréquentes
Pour certains harceleurs, la recherche d'une réaction est le principal moteur. Ne pas réagir peut parfois les désintéresser et les amener à cesser leur comportement.
Mais ignorer le harcèlement ne signifie pas que son impact émotionnel sur la victime disparait. Elle peut toujours ressentir de l'anxiété, de la peur ou de la détresse, même si elle choisit de ne pas montrer de réaction extérieure.
Dans tous les cas, la victime ne doit jamais s’en vouloir d’avoir eu une certaine réaction, ou de ne pas avoir réagi.
Ignorer le harcèlement peut être une stratégie utile dans certains cas, mais il n’y a pas de réaction idéale. Le plus important est de s’écouter et de se sentir à l’aise et en sécurité.
Des associations spécialisées sont à l’écoute et proposent un accompagnement.
Le harcèlement est une épreuve traumatisante pour les personnes qui le subissent. Les répercussions sur la santé mentale et physique peuvent être profondes et persistantes, avec des effets dévastateurs à court, moyen et long terme.
Les conséquences peuvent se ressentir dans plusieurs aspects de la vie :
Sentiment de peur ou d'anxiété
La personne qui est ou a été la cible du harcèlement peut ressentir de la peur, de l'anxiété ou du stress à l'idée d'interagir avec une personne en particulier ou de se rendre à un endroit spécifique
Troubles émotionnels et physiques
La peut ressentir des troubles du sommeil, une perte d'appétit, une baisse de l'estime de soi, de la dépression ou de l'anxiété, des maux de tête, des problèmes digestifs…
Impact sur les performances
Les performances à l’école, à l’université peuvent diminuer de manière importante
Comportements d'évitement
La victime peut développer des stratégies pour interagir le moins possible avec son harceleur ou sa harceleuse : elle va par exemple changer de trajet, éviter de porter certains vêtements, sortir uniquement en compagnie d’autres personnes…
Isolement social
La personne harcelée ne va plus voir ses proches, elle va s’isoler de sa famille pour éviter de parler de son expérience, par crainte de ne pas être crue ou soutenue ou encore. Sans oublier la peur de représailles.
Conséquences professionnelles ou scolaires
- Les collègues de la personne harcelée peuvent la rejeter
- La personne harcelée va s’absenter de son emploi ou de sa formation
- La personne va être en décrochage scolaire ou absente au travail
- L’employeur met fin au contrat de la personne harcelée.
Bon à savoir
Beaucoup de victimes ont honte de ce qui leur arrive ou culpabilisent : « c’est de ma faute… », « je n’aurais pas dû m’habiller de telle façon, partager cette photo de moi… ».
Pourtant, la victime du harcèlement n’est jamais responsable de ce qui lui arrive ! Il n’y a que le ou les auteurs du harcèlement qui en sont responsables.
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